Association "LIV AN NOZ"             ( Couleurs de la Nuit )


Association Loi 1901                 118 - Rue Poul Palud 22730 TREGASTEL

L'Association LIV AN NOZ a pour but l'animation, la création et la diffusion d'activités culturelles à partir d'un lieu existant:  

le Café-Concert TOUCOULEUR

Programmation réalisée avec le concours de la municipalité de TREGASTEL et du Conseil général des CÔTES D'ARMOR

Licences d'Entrepreneur de Spectacles Vivants de Catégorie 2 ( N° 2-1015645 ) et de Catégorie 3 ( N° 3-1015646 )

    Duo VINCENDEAU - FELDER   

 

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Duo VINCENDEAU - FELDER: Musique Bretonne

Stevan VINCENDEAU : Accordéon

Thomas FELDER : Violon

À vingt-deux et vingt-quatre ans, Stevan Vincendeau et Thomas Felder comptent déjà près de dix ans de musique ensemble ! Un temps qu’ils ont mis à profit pour aller au bout de leurs exigences artistiques. Après avoir montré toute leur maturité musicale dans Samajhima, leur premier album sorti l’année dernière, ils poursuivent aujourd’hui leur chemin créatif, entre fort enracinement et grande liberté d’esprit.

De la prime jeunesse, ils ont gardé une silhouette frêle, presque fragile. Mais dès qu’on les entend jouer, le respect s’impose. Jeunes musiciens certes, mais en pleine possession de leurs moyens, de leurs instruments. On les connaissait en fest-noz, où ils font merveille, mais la sortie de leur premier album, Samajhima, l’année dernière, les a révélés, au sens fort du terme. Mais revenons à leurs débuts, il y a presque dix ans de cela donc, lorsqu’ils se retrouvent à partager la même chambre lors d’un stage à Ti Kendalc’h, alors éminent foyer de culture trad’, qui attire bien au-delà du pays de Redon. Stevan, qui pratique l’accordéon, vient du pays de Guérande, Thomas, qui joue du violon, est du pays rennais. Tous deux, riches d’une solide formation trad’ forgée d’écoles de musique en conservatoire, sont familiers des festoù-noz de Haute-Bretagne, mais aussi des concours où ils se sont souvent croisés. À peine ont-ils sympathisé qu’ils s’essaient, juste pour le plaisir, à jouer ensemble des petits morceaux. Une expérience renouvelée quelque temps plus tard à travers l’aventure de “L’Ile aux Pyjamas”, une création collective initiée dans le cadre de l’édition 2004 de la Bogue. Entre eux, le courant passe. Histoire de se tester, les voilà bientôt qui tentent en duo le concours de Roue Waroch 2005. Gagné. Puis celui de la Bogue d’Or. Encore gagné. Un couple s’est trouvé.

Du fest-noz au concert

“Nous avons commencé à jouer ensemble en fest-noz, explique Stevan, mais, assez vite, nous avons eu envie de réfléchir à ce que nous pourrions faire en concert”.

L’occasion de passer des intentions aux actes survient grâce à une proposition de Sylvain Girault qui, pour la saison nomade du Nouveau Pavillon, les invite à s’essayer sur une formule concert. Ainsi en avril 2010, ils donnent ainsi leur premier concert au TNT (Terrain Neutre Théâtre) à Nantes.

“C’est à partir de là, on a commencé à développer la composition”.

Le projet d’un album vient dans la foulée. D’emblée, ils savent que ce ne sera pas un album de musique de fest-noz…

“Nous avons toujours du plaisir à jouer en fest-noz, on adore cette communion qui se crée avec le danseur, ces moments géniaux qu’on peut connaître lorsqu’il y a une bonne ambiance, explique Stevan, mais nous avions aussi envie d’un autre cahier des charges que celui de faire danser”. “En tant que musiciens, nous avons des choses à dire, complète Thomas, on avait envie d’aller au bout de notre travail d’arrangement”.


Débute alors la recherche d’un producteur, “plutôt que de perdre notre énergie dans une démarche d’autoproduction”. Après avoir frappé en vain à plusieurs portes, ils attirent l’attention de Yann Pelliet, de Paker Prod. “J’avais déjà travaillé avec lui au sein du groupe Startijenn, explique Thomas, mais ce qu’ils nous a proposé nous a emballés”. “On a eu beaucoup de chance”, sourit Stevan. “Nous l’avons rencontré en janvier 2011 et avons enregistré en juin”. Il faut dire que les morceaux sont déjà depuis un moment dans leur tête et au bout de leurs doigts, fruits d’une “bonne année de création”, où chacun a apporté les thèmes qui l’intéressait de développer. “Nous nous donnons du temps pour travailler ensemble, pour composer vraiment à deux. Nous procédons souvent de la même manière : nous partons d’un thème, apportons une intro et avançons petit bout par petit bout, de développement en développement. Le plus difficile, c’est d’arriver à faire en sorte que les constructions complexes aient l’air simples. La tentation d’en mettre plein la vue est un piège dans lequel on tombe facilement quand on débute !” Le flûtiste Erwan Hamon est venu les rejoindre sur quelques morceaux. “C’est quelqu’un qu’on apprécie énormément tant humainement que musicalement. Nous avons trouvé ensemble une vraie interaction en studio. Avec lui, grâce à lui, certaines choses sont sorties du premier coup”.

Album personnel à deux

Samajhima est assurément un  album personnel. Ne serait-ce que parce que les morceaux s’inspirent beaucoup du quotidien des deux jeunes hommes. Par exemple, Awen, le premier titre, est une création de Stevan, composée pour la fille de sa compagne, tandis que La rancunière est né d’un échec mal vécu à un concours. “Je n’y vais pas pour gagner, mais là, franchement, je n’ai ni compris ni accepté les explications du jury !” Idem pour ce Korlou’s ribine. Si le thème s’inspire d’un air de scottish suédois, il s’inspire aussi… du souvenir d’une petite mésaventure survenue lors d’une soirée en Trégor! Chez eux, toute émotion peut devenir la matière d’un morceau; c’est sur le terrain de musique que s’exprime leur sens de la répartie et du récit. Samajhima se réfère constamment aux “terroirs”, aux lieux où leur culture musicale s’est formée: La Ruelmain évoque Saint-Dolay, Bouic, un lieu-dit de Saint-Vincent-sur-Oust et ce Rond paludier est un clin d’oeil au pays dont Stevan est originaire. Autant d’hommages aux sources qui les ont nourris. “Certains interprètes, comme par exemple Jeannette Maquignon, nous touchent beaucoup. Nous les avons beaucoup écoutés, travaillé sur les chansons, nous nous en sommes vraiment imprégnés. Il faut être logique dans notre démarche : si on fait de la musique trad’, il est important d’en connaître les sources. Sans ces bases, on ne peut pas composer. Cependant, même si nous respectons la matière brute de la tradition, nous nous sommes aussi nourris de différents courant musicaux comme le jazz, le rock, les musiques du monde…” Tiens, justement, ce curieux nom de “Samajhima” aurait-il un lien avec la culture indienne ou orientale ? “Pas du tout, c’est un hasard, rient- ils. Nous avons créé ce nom de toutes pièces!”

Nouvelle étape

En 2012, porté par le succès de l’album, le duo a enchaîné les concerts parallèlement aux festoùnoz, auxquels ils restent fidèles. En 2013, une autre étape se profile : celle de la création en résidence, pour que le concert devienne spectacle. Le projet devrait se concrétiser dans le courant de l’année en compagnie du guitariste Erwan Volant et du sonneur/saxophoniste Gweltaz Hervé, deux musiciens dotés d’un parcours musical riche et intéressant. “Il s’agit de créer un univers, de travailler, par exemple, sur un beau jeu de lumières, mais nous n’envisageons pas de mise en scène à proprement parler. Notre objectif premier est avant tout d’aboutir à une belle création musicale.” Sur ce point, on peut leur faire confiance.

Caroline Le Marquer

http://fr.myspace.com/vincendeaufelder