Association "LIV AN NOZ" ( Couleurs de la Nuit )
L'Association LIV AN NOZ a pour but l'animation, la création et la diffusion d'activités culturelles à partir d'un lieu existant: le Café-Concert TOUCOULEUR
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Duo VINCENDEAU - FELDER: Musique Bretonne
Stevan VINCENDEAU : Accordéon Thomas FELDER : Violon À vingt-deux et vingt-quatre ans, Stevan
Vincendeau et Thomas Felder comptent déjà près de dix ans de musique ensemble !
Un temps qu’ils ont mis à profit pour aller au bout de leurs exigences
artistiques. Après avoir montré toute leur maturité musicale dans Samajhima,
leur premier album sorti l’année dernière, ils poursuivent aujourd’hui leur
chemin créatif, entre fort enracinement et grande liberté d’esprit.
De la prime
jeunesse, ils ont gardé une silhouette frêle, presque fragile. Mais dès qu’on
les entend jouer, le respect s’impose. Jeunes musiciens certes, mais en pleine
possession de leurs moyens, de leurs instruments. On les connaissait en
fest-noz, où ils font merveille, mais la sortie de leur premier album, Samajhima,
l’année dernière, les a révélés, au sens fort du terme. Mais revenons à leurs
débuts, il y a presque dix ans de cela donc, lorsqu’ils se retrouvent à partager
la même chambre lors d’un stage à Ti Kendalc’h, alors éminent foyer de culture
trad’, qui attire bien au-delà du pays de Redon. Stevan, qui pratique
l’accordéon, vient du pays de Guérande, Thomas, qui joue du violon, est du pays
rennais. Tous deux, riches d’une solide formation trad’ forgée d’écoles de
musique en conservatoire, sont familiers des festoù-noz de Haute-Bretagne, mais
aussi des concours où ils se sont souvent croisés. À peine ont-ils sympathisé
qu’ils s’essaient, juste pour le plaisir, à jouer ensemble des petits morceaux.
Une expérience renouvelée quelque temps plus tard à travers l’aventure de “L’Ile
aux Pyjamas”, une création collective initiée dans le cadre de l’édition 2004 de
la Bogue. Entre eux, le courant passe. Histoire de se tester, les voilà bientôt
qui tentent en duo le concours de Roue Waroch 2005. Gagné. Puis celui de la
Bogue d’Or. Encore gagné. Un couple s’est trouvé.
Du fest-noz au concert “Nous avons commencé à jouer ensemble en fest-noz,
explique Stevan, mais, assez vite, nous avons eu envie de réfléchir à ce que
nous pourrions faire en concert”. L’occasion de passer des intentions aux actes survient grâce à
une proposition de Sylvain Girault qui, pour la saison nomade du Nouveau
Pavillon, les invite à s’essayer sur une formule concert. Ainsi en avril 2010,
ils donnent ainsi leur premier concert au TNT (Terrain Neutre Théâtre) à Nantes. “C’est à partir de là, on a commencé à développer
la composition”. Le projet d’un album vient dans la foulée. D’emblée, ils
savent que ce ne sera pas un album de musique de fest-noz… “Nous avons toujours du plaisir à jouer en
fest-noz, on adore cette communion qui se crée avec le danseur, ces moments
géniaux qu’on peut connaître lorsqu’il y a une bonne ambiance, explique Stevan,
mais nous avions aussi envie d’un autre cahier des charges que celui de faire
danser”. “En tant que musiciens, nous avons des choses à dire, complète Thomas,
on avait envie d’aller au bout de notre travail d’arrangement”.
Album personnel à deux Samajhima est assurément un
album personnel. Ne serait-ce que parce que les
morceaux s’inspirent beaucoup du quotidien des deux jeunes hommes. Par exemple,
Awen, le premier titre, est une création de Stevan, composée pour la fille de sa
compagne, tandis que La rancunière est né d’un échec mal vécu à un concours.
“Je n’y
vais pas pour gagner, mais là, franchement, je n’ai ni compris ni accepté les
explications du jury !” Idem pour ce Korlou’s
ribine. Si le thème s’inspire d’un air de scottish suédois, il s’inspire aussi…
du souvenir d’une petite mésaventure survenue lors d’une soirée en Trégor! Chez
eux, toute émotion peut devenir la matière d’un morceau; c’est sur le terrain de
musique que s’exprime leur sens de la répartie et du récit. Samajhima se réfère
constamment aux “terroirs”, aux lieux où leur culture musicale s’est formée: La
Ruelmain évoque Saint-Dolay, Bouic, un lieu-dit de Saint-Vincent-sur-Oust et ce
Rond paludier est un clin d’oeil au pays dont Stevan est originaire. Autant
d’hommages aux sources qui les ont nourris.
“Certains
interprètes, comme par exemple Jeannette Maquignon, nous touchent beaucoup. Nous
les avons beaucoup écoutés, travaillé sur les chansons, nous nous en sommes
vraiment imprégnés. Il faut être logique dans notre démarche : si on fait de la
musique trad’, il est important d’en connaître les sources. Sans ces bases, on
ne peut pas composer. Cependant, même si nous respectons la matière brute de la
tradition, nous nous sommes aussi nourris de différents courant musicaux comme
le jazz, le rock, les musiques du monde…”
Tiens, justement, ce curieux nom de “Samajhima” aurait-il un lien avec la
culture indienne ou orientale ?
“Pas du tout, c’est un hasard, rient- ils. Nous
avons créé ce nom de toutes pièces!”
Nouvelle étape En 2012, porté par le succès de l’album,
le duo a enchaîné les concerts parallèlement aux festoùnoz, auxquels ils restent
fidèles. En 2013, une autre étape se profile : celle de la création en
résidence, pour que le concert devienne spectacle. Le projet devrait se
concrétiser dans le courant de l’année en compagnie du guitariste Erwan Volant
et du sonneur/saxophoniste Gweltaz Hervé, deux musiciens dotés d’un parcours
musical riche et intéressant.
“Il s’agit de créer un univers, de travailler, par exemple,
sur un beau jeu de lumières, mais nous n’envisageons pas de mise en scène à
proprement parler. Notre objectif premier est avant tout d’aboutir à une belle
création musicale.” Sur ce point, on peut
leur faire confiance.
Caroline Le Marquer
http://fr.myspace.com/vincendeaufelder
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