Association "LIV AN NOZ"             ( Couleurs de la Nuit )


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L'Association LIV AN NOZ a pour but l'animation, la création et la diffusion d'activités culturelles à partir d'un lieu existant:  

le Café-Concert TOUCOULEUR

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    Raoul FICEL (Solo)   

 

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RAOUL FICEL (Solo): Blues

Raoul FICEL: Guitare, Chant & Harmonica

RAOUL FICEL ou le lien du Blues (José Ruiz - Gironde Magazine-Bordeaux)

Dans ce pays, le Blues est un vrai microcosme. Dans cette ville, il a des allures de ghetto. Mais ses acteurs ne semblent pas en souffrir. Au contraire, il semblerait même que cette situation préservée les stimule autant qu’elle les protège. Inutile de revenir sur l’âge d’or du Cricketers—qu’on le veuille ou non, le club du quai de Paludate fut le berceau de tout ce renouveau– mais on constate que les bluesmen du cru se retrouvent toujours sur leurs pattes, et entre eux. Que toute tentative de démanteler le réseau serait vaine. Or donc voici Raoul Ficel. Et là on fait chapeau bas. Raoul Ficel présente plus que tout autre une crédibilité tannée, comme un cuir qui se serait frotté à la vrai vie des gens. Sa musique nous donne à entendre ce chanteur-guitariste-harmoniciste trempé jusqu’au cou dans les bonnes références. A tel point que le garçon pourrait prétendre des origines dans le Delta du Mississippi. L’écoute d’un titre comme « Ain’t got time to lose » sur son deuxième album dissipe toutes les incertitudes. Cette façon de ne pas se précipiter, tout en avançant résolument, cette manière de frapper les notes, ce grain dans la voix, avec une prise de son impeccable, tout cela est pesé, mesuré, et livré avec cœur. On dirait Louisiana Red, avec aussi le côté minimal de l’emballage du lot. Plus rustique encore, plus ramassé, presque rudimentaire et donc essentiel, une chanson comme « J’peux plus dire ». Juste l’homme et sa guitare. Nous sommes là à l’épicentre du projet. Au plus profond de ce que peut livrer un musicien. Encore une fois, il convient de saluer avec la sortie de ce CD l’avènement d’un artiste de la trempe des gens qui comptent.

Philippe Raoul Coudougnan n’était pas le patronyme idéal pour chanter le Blues… En gardant un de ces prénoms, Raoul Ficel établit avec ces deux mots ce qui sera son nom de guerre, et celui de son trio. L’homme a vu le jour au Maroc l’année où les Rolling Stones pulvérisaient Little  Red Rooster de Willie Dixon, de l’autre côté de la Manche. Nous sommes en 1963 et cette année-là, il s’en préparait de belles. 

Soucieux d’autonomie sans doute, Raoul choisit l’anniversaire de ses 18 ans pour commencer la musique, et son initiateur sera la figure bordelaise du Blues Lenny Lafargue. Une bonne école qui lui permettra de former Blue Velvet, son premier groupe autour de 1985. Suivront es années de formation à l’école de la scène(la meilleure) avec des pointures qui ont nom Big Time Sarah ou Louisiana Red. C’est aux côtés du bluesman Little J.C. Bovard qu’il va participer à l’enregistrement de 2 albums, avant de voler définitivement de ses propres ailes. La constitution du groupe Raoul Ficel date de 1993, la sortie du 1er album de 1997 ( Goodtime Blues), et quelques festivals plus tard-Cahors, Les Guitars Masters de Pau, Blues passion à Cognac…- voici Road Of Love, Le petit dernier.

Autant dire que ce coup-ci, Raoul Ficel a fait les choses en grand, sans dépasser le compte ni faire de fautes. Il a autour de lui un G. Lebrouc qui assure salement des parties de contre-bassine– une poubelle, un manche à balai, et une corde tendue entre les deux, à l’ancienne donc-. Il a ce Little J.C. Bovard qui lui donna ses premières chances, à la batterie. Le soutien du pianiste-organiste Hot Pépino est décisif, sans être bavard ni déplacé. Et puis il y a le bonhomme, sa voix, et ses chansons. Car il faut souligner que l’essentiel des compositions est du pur Raoul Ficel. Et que, au moment où l’on redécouvre les vertus du Blues fort en gueule et qui sent la tourbe, type RL Burnside et T. Model Ford, cette collection de 11 titres peut faire le poids. Enregistré et mixé par Michel Delcampo (studio Orlandus), Road Of Love instruit le dossier de la scène locale, en y apportant une précieuse pièce à conviction : le Blues est bien vivant, et il vit en Gironde.

 

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